Je me suis toujours attendue à voir mon fils grandir et vivre toutes les étapes que la vie lui réservait. Mais le 23 juin, ma vie a pris un tournant inattendu et a été changée à jamais. Nous avons été informés que notre fils était impliqué dans un incident de natation et avait disparu. Ainsi a commencé un tourbillon de discussions, voyages, réunions et recherches avant qu’il ne soit retrouvé 5 jours plus tard. Pendant ce temps, je ne sais pas comment j’ai réussi à continuer. Le processus était tellement accablant ; mon cerveau était dans le brouillard. Je faisais seulement exister. Notre famille était dévastée, notre fils avait disparu, et notre autre fils a perdu son héros et son meilleur ami.
Je me souviens vaguement qu’on m’a demandé si j’étais prête à prendre un appel d’un programme appelé ESPOIR. Le 10 juillet, une dame a téléphoné pour dire qu’elle était bénévole dans le programme ESPOIR et qu’elle avait aussi perdu un être cher dans l’armée. Elle m’a dit que je n’étais pas seule dans ma peine et ma souffrance, et qu’elle était là pour moi.
J’étais perdu et cet appel était ma bouée de sauvetage. Je ne me souviens pas de tout ce dont nous avons discuté lors des premiers appels téléphoniques, mais je sais qu’ils m’ont maintenu en vie. Ils sont devenus mon espoir et un phare de lumière dans mon parcours de deuil. Ma pair aidante a introduit des stratégies d’adaptation significatives. Alors que mon esprit commençait à fonctionner lentement à nouveau, j’ai lutté avec d’énormes regrets. Ma pair aidante m’a aidé à gérer ces jours sombres et à apprendre lentement à accepter, en travaillant à travers la culpabilité et en embrassant les petits pas que je faisais. J’ai commencé à voir que Sam est peut-être parti, mais que sa mémoire et son héritage vivront pour toujours dans nos cœurs et nos esprits. C’est ainsi que j’ai commencé à aborder mes journées. Il y avait encore beaucoup de jours horribles, mais finalement ces jours ont commencé à s’estomper. Ma bénévole était et sera toujours mon ange et sauveur de vie.
Alors que je continuais mon voyage, j’ai commencé à aborder la vie avec une attitude différente née du soutien et de l’encouragement apportés par ma paire. J’ai réalisé qu’à cause d’ESPOIR, j’avais commencé à vivre à nouveau. J’ai pu gérer les vagues de chagrin. J’étais prête à surmonter les vagues jusqu’à ce qu’elles redeviennent des ondulations.
C’est à cette époque que ma pair aidante d’ESPOIR a demandé si je serais intéressée à devenir une pair aidante. Il ne m’a pas fallu longtemps pour décider; je voulais rejoindre le programme. Je croyais qu’il était important d’avoir un système de soutien pair – endeuillé; d’avoir quelqu’un qui a perdu un être aimé dans les FAC et qui comprend vraiment. Je voulais être capable de donner en retour et d’être le phare d’ESPOIR de quelqu’un comme ma pair aidante l’était pour moi.
Je serai toujours reconnaissante pour le programme ESPOIR, et je suis honorée de pouvoir faire partie de la famille ESPOIR.
Sherelyn Christiansen – Mère du Soldat Samuel Christiansen